Le point de départ

De 1976 à 2010

Pendant toutes ce années, l'extèrieur du Melody est resté dans son état d'origine. A flot, j'avais bien essayé de raviver le blanc du gelcoat avec divers produits spéciaux du shipchandler local, de la St Marc oxydrique, des mélanges plus ou moins inventés avec, pour seul résultat, des mains décapées à mort, une fatigue intense et toujours ces bandes jaunâtres à la flottaison. Il faut dire que quelques embrassades viriles avec des pontons de rencontre avaient également contribué à la décrépitude générale.

Faut s'y mettre

Pendant que la quille séchait, Marc Nicolas Maître charpentier de marine local, de son état, me confectionnait un ber démontable permettant un accès aisé à toute la carène. Ne restait plus qu'à enlever les traces du vieil antifouling de 1997.

Dessous, c'est noir et c'est une couche d'époxy passée par l'ancien-ancien propriétaire du bateau, en préventif m'a t'on dit! Du préventif sur une coque de 20 ans, à l'époque, c'était comme de brûler un cierge en priant Sainte Osmose de passer son chemin.

Et l'osmose?

On ne peut pas dire qu'il n'y en a pas puisque plusieurs petites bulles d'une épaisseur de 3mm maxi, étaient visibles après la sortie d'eau et passage du Kärcher, mais c'était assez localisé. Deux semaines plus tard tout avait disparu.

Ca ne signifie évidemment pas que l'osmose s'était envolée, mais un examen de la coque au "marteau toc-toc" n'a rien révélé sur un possible délaminage en profondeur. Ca sonne plein où ça doit sonner plein et ça sonne comme un tambour dans les zones où la strat est moins épaisse et qu'il n'y a pas de cloison ou ancrage de mobilier. Au risque de passer pour un illuminé, j'affirme qu'une coque délaminée d'importance rend un son qui n'est pas en rapport avec sa densité locale théorique.

Petite histoire : Fin des années 70, un atelier militaire, en France, fabriquait des obus pour les chars AMX. Je parle de l'obus lui-même, pas de la charge ni de l'étui. Cet obus en fin d'usinage faisait environ 1 à 2cm d'épaisseur au niveau de l'ogive et, soit lors de la coulée, soit durant l'usinage, une crique pouvait se former dans la masse, visible ou invisible.

A l'époque, une seule et unique employée de l'établissement était capable de reconnaître la bonne marchandise de celle qui risquait de péter dans la tronche du petit gars lors du tir (parceque si ça peut transformer un tube de canon en chou-fleur, à l'arrière, c'est pas triste non plus.).
Elle avait pour seul outil, un petit marteau, une très bonne oreille, en tout cas meilleure que les capteurs du moment.

Les techniques d'analyse du signal permettaient de détecter et identifier tous les sous-marins nucléaires, amis ou ennemis, ciculant en Manche et rien pour égaler l'ouie humaine et la brave dame est partie à la retraite... Faut dire aussi que c'était surtout l'armée Irakienne qui utilisait la" bonne marchandise" à ce moment là!

Le safran

Après la sortie d'eau, j'avais remarqué que le safran avait pris l'eau par le haut qui était mal protégé. Pour le démontage il faut lever le bateau d'au moins 2m car la mèche est très longue. Une fois le safren poncé, le CP semblait humide, c'est vrai, mais sans pourriture. Séchage 1 mois sous hangar avant plastification, ensuite gelcoat, ponçage, gelcoat, ponçage et enfin antifouling.

Comme mentioné ailleurs sur le site, j'ai fait tourner une bague en Ertalon pour la crapaudine(qualité ne gonflant pas à l'eau). J'ai donné une cote un peu juste et en fait, la mèche forçait un petit peu au remontage. J'ai essayé de rogner un peu à l'abrasif fin, au bout de 2 heures la mèche rentrait mieux, mais malgré tout bien "gras". J'ai idiotement pensé que ça allait "se faire"...peau d'balle et balai d'crin, ça reste ferme à la barre. Conséquence : le régulateur d'allure fonctionne mal et il faudra re-démonter le safran à la prochaine sortie d'eau.

Ca prend forme

Pour compléter le travail sur la quille, je passais deux couches de metallic primer sur la carène avant d'attaquer l'antifouling. Ce qui offre l'aspect (temporairement) d'un bateau alu!

Antifouling

Acheté en GB pour son faible prix (30€ les 2.5L comme le metallic primer, 55€ les 2.5L de Primocon) chez http://www.seamarknunn.com/ (publicité gratuite). Antifouling très épais (ou trop vieux?) donc dur de passer les 3 couches.

Après deux saisons, il semble toujours là et ma flottaison est encore à peu près propre!

D'après le site du fabricant, l'antifouling est préconisé pour les eaux peu sales or le bateau a moins navigué qu'à l'accoutumée pour cause de travaux de maçonnerie sous d'autres cieux et pour moi, la carène est propre. Ce qui n'est certainement pas l'avis des régatiers du coin mais on n'a pas tout à fait le même budget.

Safran remonté, ber bois démonté

Une belle hélice tripale, une anode toute neuve, un arbre tout neuf et la bague de crapaudine changée (mais trop juste = barre un peu dure).

A l'usage, le petit jeu que j'avais attribué à une bague de safran, est toujours présent. Il semblerait donc que ce soit la mèche qui joue dans le CP.
Cela signifie soit que le CP s'est rétracté, soit que la soudure d'au moins une patte de raidissement soit cassée, ce qui impliquerait une réféction totale du safran, qui en 1993 coûtait à peu près 23.000FF (3.500€) d'où l'intèrêt de faire le boulot soi-même. C'est un point à surveiller très sérieusement car si il y a des coins où la perte de safran n'est pas dramatique, en Bretagne nord, ça craint un peu.

Ca ressemble à de l'or...

Il y a 50 ans, l'amateur construisait sa station, bobinait ses selfs, ses transfos, usinait son chassis etc... (je sais, j'en ai fait partie).
Maintenant je voudrais bien savoir qui est capable de réparer le dernier Icom ou Yaesu ? Avec les composants CMS t'as le bonjour d'Alfred.
Alors il y a sûrement quelques cadors qui savent mais ça ne doit pas représenter plus de 3% de la population RA.