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Le Rapport de Mer

Document qu'il faut savoir rédiger avec le vocabulaire adéquat...

Résumé de la page

Fortune de mer, abordage et homme à la mer...

Faire une page du site pour ça peut sembler exagéré pour certains, d'autres y puiseront peut-être des idées...à vous de voir.

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C'est un évènement réel qui m'est arrivé voici quelques années. La date exacte n'est pas précisée afin d'éviter d'éventuels retour de bâton mais les faits relatés sont on ne peut plus vrais.


Une bonne année après l'incident qui suit, je recevais un courrier des Affaires Maritimes me demandant de m'expliquer rondement sur les circonstances qui avaient incité un plaisancier de Paimpol à porter plainte contre un abordeur voileux et inconnu jusqu'alors, mais qui semblait bien être ma modeste personne.
Craignant qu'un brasse-carré ne me fasse descendre à la carabousse, je répondais vivement.

Les circonstances - Cas N°1.

C'est lors d'un retour de croisière en Bretagne Sud que "l'incident" se produisit. Si je mets des guillemets c'est que l'incident était tellement bénin que la semaine suivante, il m'était totalement sortit de l'esprit.

En revanche la "victime" entendait se faire rembourser de multiples avaries que j'aurais été bien en peine d'avoir causées puisque mon fier navire ne portait aucune trace ni la moindre éraflure.

 

Rapport de mer adressé aux Aff Mar

A bord du C....t (Gibsea 92)

Le 8 août 199x, débouquons le chenal de Ploumanac'h vers 8:00 (locale) en route pour St Malo.

  • Vent NNE 3-4, baro 1017.
  • Mer peu agitée à agitée.
  • Confirmation météo à 9:33, Le Conquet 2691KHz (NE F4 mer agitée)

Les conditions aux abords des Heaux étant pénibles, je vire à la Jument pour emprunter le passage de la Gaine puis le chenal de la Moisie.

  • Jusqu'à la sortie du Ferlas, mer plate.
  • Le vent refuse et forcit (4-5).
  • Cap compas à peu près au 100.
  • Voilure : GV 1 ris, foc roulé à hauteur d'un inter.
  • Route surface 6-7 noeuds, mer plutôt hachée (courant contre le vent).
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A la hauteur des bancs de sable, j'aperçois sur bâbord avant, un mouille-cul apparemment en train de chouler. Plus avant, je remarque un bout guère plus gros qu'un merlin pendouillant de l'étrave; ce qui me laisse à penser que le rafiot est embossé. Les deux marins d'escarbille qui en composent l'équipage ont les écubiers et les écoutilles tout occupés à leur besogne.

Arrivé à une demi-encablure, je me rends compte que le navire fait route au sud, je m'apprête donc à passer sur son arrière.
Grand branlebas sur l'autre bord car ils ont plusieurs lignes de traîne, ils jouent au sémaphore pour me demander de passer sur leur avant. Nouveau changement de route mais limité, ne tenant pas à trop abattre afin de parer plus tard le cap Fréhel sur le même bord; d'autre part, je pense naïvement que l'autre va, ou stopper ou changer de route.
Il n'en est rien et ce n'est qu'au tout dernier moment qu'il vire à 90° d'un coup de fouet, malheureusement sur le mauvais bord (Est). Ceci fait que nous nous trouvons bord à bord pendant un laps de temps suffisant pour que je parte à l'auloffée sur une lame accompagnée d'une adonnante.

Disons qu'on s'est tutoyés...et voilà pour l'abordage!


flash template default photo Mais il fallait entendre l'autre fatras-de-marine, l'était sûrement mal bordé avec sa gueule de vent d'bout'.
Pour sûr, son langage l'était pas espalmé, même les gouyots et les Jean-Louis se sont ramassés. Pour ma part, j'ai préféré tourner ma langue au taquet et suis resté bouche cousue, amarrages croisés.

 


Je dois dire, en rougissant, qu'à l'époque j'ai eu un certain succès aux Aff Mar et l'incident en resta là.

Sûr qu'il aurait mieux valu mouiller un pied d'ancre dans un bar à bigaille, embossé nord et sud et faire le tour de la chaloupe tout en baisant une fillette avec une goualiche, quitte à être trop chargé dans les hauts, au lieu de baiser l'aviron tordu.

 




Les circonstances - Cas N°2.

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Hors saison (c.à.d. avant juin et après le 15 septembre) j'ai plutôt l'habitude de naviguer en solitaire.

Cette petite aventure se passe en Bretagne nord, du côté de Bréhat, quand il commence à point faire très chaud.

 

Relation adressée aux Glénans...

...Pour montrer ce qu'il ne faut pas faire.

A bord du Melody 10/2003

Ai remonté le mouillage et quitté la Chambre après dîner, puis embouqué le Trieux au moteur (tout le monde n'a pas la patience de tirer des bords dans la brise expirante, voire nulle).

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Arrivée vers 22 heures à Lézardrieux, c'est nuit noire mais les projos signalent les pontons. J'engage Melody entre un catway et un gros moteur, pas de courant, pas de vent, pani problem...
Je vais à l'avant récupérer l'amarre préparée à l'avance, enjambe la filière sans me tenir au hauban pour descendre sur le catway, l'autre jambe accroche la filière et... "Plouf!"

La filière étant munie d'un filet, je reste "reliè" au bateau par le petit doigt coincé dans une maille et reste supendu comme un con, une main sur le cale-pied, tirant sur l'autre pour dégager ce p..... de doigt. A la fin ça vient avec un peu de viande en moins mais je ne m'en apercevrai que bien plus tard..

L'eau est plutôt foide, pas d'activité sur les pontons...combien de temps avant de "Tabarlyser" ?.

Des pas, deux ombres se découpent au dessus de moi, me demandent si ça va, je les prie aimablement de me sortir du patouillat car je ne pense plus tenir très longtemps. Ils amarrent rapidement le bateau qui vivait sa vie puis me hissent péniblement (105 Kg à sec) sur le ponton.
Je les remercie, assure que ça va et termine la manoeuvre. Je passe des vêtements secs, ce qui me permet de constater qui je suis couleur Schtroumpf pour les deux tiers du bas..

Les sauveteurs :
flash template default photo Ils étaient deux des Glénans, une fille, un gars.
Le lendemain ils partaient pour Jersey/Guernsey à bord du "Menhir" ou du "Min Gwen". Je n'ai pas su leur nom mais qu'ils trouvent ici l'expression de ma profonde gratitude.

 

 


La leçon :

En solitaire la moindre erreur peut être fatale (lapalissade). Même avec une forme olympique (ce qui n'était pas le cas) il est pratiquement impossible de remonter sur un bateau avec des vêtements mouillés. Sous-vêtements, chemise chaude, pull, polaire et ciré pèsent un bon poids imbibés d'eau.

J'ai une échelle de bain pliante à l'arrière mais pour la déplier il faut être sur le bateau !
C'est la première chose que j'ai modifiée.

Le moteur tournait et l'hélice n'est pas toujours complètement débrayée (embrayage à disques) donc j'hésitais fortement à me déplacer vers l'arrière; quant à nager vers la rive...???
Nous étions en morte-eau, Paimpol n'était pas accessible, les Glénans avaient élu Lézardrieux comme base de départ...sinon à cette époque, les pontons le soir sont déserts!

En fait je ne sais pas si ça a été une leçon. Peut-être est-ce que j'accorde un peu plus d'attention aux manoeuvres dites faciles, mais...

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je ne porte toujours pas de gilet ni de harnais...C'est mon libre arbitre.

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